Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
des p'tits moments...
des p'tits moments...
Archives
25 mars 2009

Fraises espagnoles...

NON, ce n'est pas de cuisine dont je vais vous parler aujourd'hui, mais d'un nouvel Appel à la Raison Ecologique !!!

fraises_messina_italie_1281224483_1084901

Vous avez peut-être vu le reportage d'Envoyé Spécial, voici un article de Claude-Marie Vadrot très instructif...

D'ici à la mi-juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d'ailleurs à peu près le goût des tomates...

Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion.

Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe. Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiète déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes.

Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver, pour avancer leur production. À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987; le second, composé de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux: il bloque les alvéoles pulmonaires.

Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main d'oeuvre marocaine, des saisonniers ou des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au coeur de l'hiver.

Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides. Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés de façon illégale. Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition. Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers.

La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place.

La production et l'exportation de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu dès avant la fin de l'hiver et jusqu'en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme notion de saison. Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...

bxp28549

Publicité
Commentaires
D
As-tu une solution celles qui ont une envie de fraise en plein hiver?????<br /> signé: une femme enceinte très gourmande!!! <br /> bisous quand même!
F
Bin, j 'en achète pas, c'est pas la saison et j'essaie le plus souvent d'acheter ce qui est produit en France...
M
J'ai vu le reportage d'envoyé spécial. Je n'ai jamais acheté de fraises en mars. Mais les garriguettes, beurk, elles ont goût de savon. Je serais encore plus pessimiste que Natasel, qui se souvient à quelle saison on mange des fraises? (à part dans nos campagnes), bien des gens en achètent en mars sans même se poser la question.
C
j'ai vu le reportage comme toi et ai décidé de ne plus acheter de fraises espagnoles ( même si je n'habite pas si loin en fait...)...beurk !
N
arrête je vais vomir...<br /> l'autre jour sur le marché, un marchand des 4 saisons m'en a proposé, je lui ai répondu sèchement que je ne mangeais des fraises qu'en saison ; et si elles proviennent de mon jardin c'est encore mieux. j'ai le souvenir des fraises sucrées et juteuses que mon père faisait pousser (bon je t'accorde qu'elles étaient loin d'être bio, vu qu'on était à 3 km à vol d'oiseau de l'usine métaleurop (http://www.nord-nature.org/environnement/pollutions/sols/metaleurop_2.htm) qui imbibé de plomb tout le secteur pour des années); n'empèche le gout y était, et je le retrouve dans ma propre production ; même les gariguettes françaises sont souvent décevantes (j'ai pas dit toujours, mais souvent), surtout celles de mars-avril, elles ne murissent évidemment pas grâce au soleil de fin d'hiver !); Le problème c'est que tant qu'il y aura des gens pour en acheter, il y aura des industriel pour en produire et exploiter terre et hommes à leur profit...
des p'tits moments...
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Publicité